Dans notre société, un seul langage sexuel est (sur)représenté : le langage physique. Et on nous prône à tout va le modèle sociétal où la femme a besoin de connexion émotionnelle, et l’homme, de connexion physique.
Alors, quand on se pense différent·es, ce n’est pas facile d’assumer ses désirs qui vont à l’encontre des représentations qu’on peut voir dans les films par exemple. On a l’impression qu’il n’y a que ça qui existe et qu’on est tous·tes sur la même longueur d’onde. Par conséquent, on se remet en question en se disant que c’est nous le problème : « Est-ce normal que je ressente ça ? », « Pourquoi je n’ai pas envie de ça ? », « Pourquoi ça ne me convient pas ? »
Je vais te rassurer : on a tous·tes des désirs différents et ils sont légitimes. Il n’y en a pas un qui est meilleur ou moins bien qu’un autre. Le problème, c’est la représentation qu’on nous vend comme étant la normalité.
Et c’est ce dont nous parle Margot Fried-Filliozat (sexothérapeute, formatrice, écrivaine et conférencière) dans son dernier livre Les 5 langages sexuels paru chez Robert Laffont en septembre dernier. Elle évoque enfin un modèle où chacun·e peut mieux se retrouver dans son rapport à la sexualité.

Mais alors quels sont ces langages ?
Dans son ouvrage, Margot Fried-Filliozat propose 5 « langages » pour mieux comprendre la sexualité, comme des piliers qui te permettent d’en explorer toutes les facettes :
le langage mental : c’est celui de l’intellect et de la communication. Tu as besoin de clarté, de savoir à quoi tu consens et t’engages, tout en laissant libre cours à ton imaginaire, à tes fantasmes et à la créativité. En bref, tu établis un cadre avec ton ou ta partenaire, en décidant ensemble où vous allez et si ça te convient ;
le langage émotionnel : ici, c’est le cœur qui parle. Tu accueilles tes émotions, celles de l’autre, et tu sens que ce lien crée une véritable intimité. Ce langage est tout en présence et en écoute sur le ressenti de chacun·e ;
le langage sensuel : ce langage te connecte à tes sensations. Tu apprécies la lenteur, les caresses, le toucher délicat. L’intensité te freine, si on te saute dessus, tu te sentiras oppressé·e. Tu préfères une approche plus douce pour savourer l’instant ;
le langage physique : place à l’action et à la passion. Tu es connecté·e à ton corps, à ton excitation, mais attention, sans consentement ou appréciation mutuelle, on se trouve dans le domaine de la violence, et non de la sexualité. Ce langage demande donc une pleine acceptation de l’autre, sans tomber dans la performance ;
le langage énergétique : ce langage s’apparente presque à une expérience spirituelle. Tu es présent·e, aligné·e avec toi-même et l’autre. C’est une vibration partagée qui touche en profondeur, qui dépasse même la simple connexion émotionnelle ou physique, créant une sorte d’harmonie qui résonne entre toi et ton ou ta partenaire.
Ainsi, en connaissant ces langages, tu apprends à mieux te connaître dans l’intimité, mais aussi à mieux connaître ton ou ta partenaire. Vous pourrez donc créer un dialogue plus sain et en accord avec vos désirs et besoins mutuels.

Alors, nous avons chacun un langage qui nous est propre ?
Oui et non. (Je sais, ce serait trop facile sinon.)
En fait, nous avons chacun un langage que Margot Fried-Filliozat qualifie de « porte d’entrée », c’est-à-dire que c’est l’endroit où tu as besoin de « toquer » pour que tu aies envie de dire « oui ». Mais ce n’est en aucun cas une case à laquelle tu dois te restreindre. Au contraire, nous avons en chacun·e de nous les 5 langages, et c’est à nous de les explorer à notre manière et selon nos envies pour rendre notre vie intime plus épanouie.
Tu as envie de te connaître mieux dans ta vie intime ? Alors, n’hésite pas à te procurer le livre Les 5 langages sexuels. L’autrice sera d’ailleurs présente en dédicace au salon de la littérature érotique le 17 novembre 2024 à Paris. Sinon, si tu es de la team pressée, tu peux répondre à son quiz gratuit présent sur son site web juste ici.
Et ensuite ? Si tu veux déconstruire les modèles sociétaux de la sexualité, tu trouveras son approche dans son premier livre L’Intelligence intime, paru également chez Robert Laffont. Et si tu en es aux prémices de cette découverte de toi-même, alors tu pourras avoir les réponses à tes questions que tu n’oses peut-être pas poser dans son livre co-écrit avec Isabelle Filliozat, Sexpérience. Les réponses aux questions des ados, chez le même éditeur.
Barbara est la chroniqueuse spécialisée en non-fiction pour Cornée mag. Elle adore se plonger dans des histoires qui la font s’évader comme réfléchir sur le monde à travers des livres qui traitent de sujets de société. Bien qu’elle ait un profil plutôt scientifique, elle a décidé de se tourner vers son amour pour les mots et d’en faire son métier : le jour, elle aide les autres à écrire leur livre ou à corriger leur manuscrit, le soir, elle écrit ses propres histoires.
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