Le 13 janvier dernier avait lieu la journée nationale de l’hypersensibilité en France. Son objectif ? Sensibiliser les professionnel·les du secteur médico-social, de la santé et de l’éducation sur l’hypersensibilité, son impact, ses facteurs et ses conséquences.
À ce jour, il n’existe pas d’études ou de statistiques officielles sur le nombre exact de personnes hypersensibles en France. Certaines enquêtes offrent toutefois des éléments de réponse et donnent une idée générale, notamment avec Elaine Aron, psychologue américaine connue pour ses recherches sur l’hypersensibilité. Selon ses résultats, à peu près 15 à 20 % de la population mondiale pourrait être qualifiée de « personnalité hautement sensible », ou HSP (Highly Sensitive Person). Ces données seraient équivalentes à plusieurs millions de Français. Ça te donne donc un petit aperçu !

Qu’est-ce que l’hypersensibilité ?
L’hypersensibilité se caractérise par une sensibilité plus accrue et très intense aux émotions, ressentis, perceptions, stimuli.
J’ai déjà entendu des personnes parler de « crise d’hypersensibilité ». Je te le donne dans le mille : non, ça n’existe pas. Ce n’est pas non plus un trouble ou une maladie. L’hypersensibilité est un trait de caractère : tu nais avec et tu vis avec.
Par ailleurs, une personne sensible n’est pas nécessairement une personne hypersensible. Quelqu’un de sensible pourra être touché par des éléments, des situations, mais il le sera dans une juste mesure et de manière équilibrée. Quand on dit qu’une personne est **hypersensible, c’est lorsque des stimuli internes ou externes occasionnent chez elle des réactions émotionnelles et physiques très fortes. Elle se sent alors submergée là où, pour d’autres, l’événement semblerait ordinaire. Les réactions sont donc plus intenses et souvent plus difficiles à maîtriser, ce qui peut mener à un sentiment d’épuisement et de surcharge mentale sur la durée.
Autre point important à te partager : tous les hypersensibles ne se ressemblent pas, bien qu’ils puissent se réunir autour de points communs. Par exemple, il y a l’hypersensibilité au niveau des émotions, provoquant des réactions émotionnelles très intenses, l’hypersensibilité au niveau des sens, avec une perception accrue des stimuli sensoriels (sons, lumières, textures, odeurs, goûts…), ou encore l’hypersensibilité sociale, qui se manifeste par une vulnérabilité aux dynamiques sociales, aux relations interpersonnelles et aux émotions des autres.
Comment reconnaître une personne hypersensible ?
Au début de cet article, je t’ai parlé d’Elaine Aron qui a fait émerger ce concept d’hypersensibilité dans les années 90. Eh bien, cette chercheuse en psychologie a mis au point un « test d’hypersensibilité » composé d’une série de questions te permettant de réaliser, dans un premier temps, un auto-diagnostic.
Ce questionnaire est intéressant parce qu’il te permet déjà de mieux comprendre tes réactions sans entrer dans la culpabilisation et la stigmatisation. Si tu es hypersensible, le savoir te permet de mieux accepter tes réactions et de développer des stratégies d’adaptation efficaces.
Tu peux retrouver ce test dans le livre d’Elaine Aron : Hypersensibles : Mieux se comprendre pour mieux s’accepter. Il existe également de nombreux tests en ligne et gratuits, mais pense à bien vérifier leur source et à garder un certain recul sur les résultats.

L’hypersensibilité : un défi chez les jeunes
L’hypersensibilité impacte dans tous les domaines de la vie et à tous les âges. Mais à l’adolescence, où les jeunes sont en pleine construction identitaire, sont vulnérables et influençables, elle constitue un véritable défi quotidien. Sans oublier les impacts accrus de l’ère numérique et des réseaux sociaux.
Il est essentiel que ces jeunes apprennent à se connaître sous le prisme de leur hypersensibilité, à gérer leurs réactions émotionnelles pour qu’ils ne les subissent plus et à se créer des espaces sécurisants pour développer leur confiance en eux et se ressourcer.
L’hypersensibilité est un atout précieux et un super pouvoir qu’il est important de comprendre, d’accueillir et d’accepter.
Gérer son hypersensibilité au quotidien
Si tu te reconnais dans ces lignes, que tu as fait le test d’hypersensibilité d’Elaine Aron et que tu souhaites avoir quelques conseils pratiques pour commencer à appréhender ton hypersensibilité avant de te faire accompagner par un professionnel, tu es au bon endroit.
Accepte ton hypersensibilité et vois-la comme une force
C’est l’étape indispensable pour avancer sur ce chemin, car tant que tu n’acceptes pas cette partie de toi, tu n’acceptes pas qui tu es et aucun travail ne peut être fait.
Non, tu n’es pas trop sensible, trop excessif, trop fragile, trop faible. Tu es simplement quelqu’un qui perçoit le monde de manière plus intense que la moyenne. Ce petit « trop » qui te caractérise te rend riche sous plein d’aspects. Sois donc bienveillant·e avec toi-même. Si l’autocritique n’aide pas, l’autocompassion est capable de miracles.
Crée-toi un environnement sécurisant
Tu sais plus ou moins en quoi tu es hypersensible, alors adapte ton environnement en fonction de cela. Aménage-toi un espace calme où tu puisses t’isoler et te ressourcer sans être dérangé. Cet espace doit aussi prendre en compte ta sensibilité sensorielle.
Il est nécessaire que tu trouves un équilibre dans ton quotidien entre stimulation et solitude pour ne pas tomber dans le surmenage et l’épuisement. Accepte donc de ne pas être constamment disponible et planifie-toi des moments seul·e.
Détache-toi des comparaisons sociales
Si tu es hypersensible, tu as forcément dû te comparer aux autres et à leurs réactions. Je comprends, c’est bien humain. Sauf que cela renforce le sentiment d’insécurité et d’incompréhension. Je t’inviterai donc dès lors à prendre du recul lorsque tu te prends en flagrant délit de comparaison, que ce soit au sein de ton environnement direct ou sur les réseaux sociaux. Garde en tête que l’image y est toujours déformée.
Respire et active-toi
Apprendre à bien respirer sera ton allié numéro 1. Parce qu’en tant qu’hypersensible, tu vis les choses de manière intense voire stressante, il est primordial pour toi de respirer.
Pense aussi à pratiquer une activité physique qui te convient et te fait du bien pour évacuer ces trop-pleins qui te submergent. Ça peut être de la marche, du yoga, du vélo… À toi de voir ce qui te correspond !
L’hypersensibilité n’est pas un obstacle, mais une facette de soi à comprendre et à nourrir !
Anastasia est thérapeute et rédactrice indépendante. Elle équilibre son temps entre sa passion pour la psychologie, les maux du corps, et sa passion pour les mots.
Instagram : @anastasia.lobbe
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