Dans mes stories je viens de parler du découragement en écriture, et de la peine que les auteurs peuvent ressentir face à l'attente interminable des réponses des maisons d'édition voire à leur refus de publier leur manuscrit. J'ai notamment fait la distinction entre "ce qui dépend de nous" (écrire un bon manuscrit, écrire une bonne lettre d’intention, bien cibler les ME, avoir une mise en page propre...) et "ce qui ne dépend pas de nous" (les ME reçoivent de plus en plus de manuscrits, le papier manque, les délais sont plus longs, certains genres sont très exploités...)
J'aimerais savoir comment vous, auteurs, vous ressentiez ce découragement ? Est-ce que vous avez réussi à le vaincre ? Est-ce que ces notions sont importantes pour vous ?
Marion
Bonjour à tous.tes,
Pour apporter ma pierre à l'édifice, je pense qu'un.e auteur.trice doit être doté.e d'un très bon mental, d'une part pour supporter l'attente qui peut être vraiment frustrante et d'autre part pour encaisser un refus, qui la grande majorité des cas, n'est pas circonstancié.
Il faut aussi être bien conscient.e que choisir la voie traditionnelle des ME implique de bien comprendre leur process de sélection. Les grandes ME sont quasi inaccessibles quand on est un.e auteur.trice novice et sans réseau. De plus, comme le spécifiait Marion, elles reçoivent un nombre de manuscrit inimaginable et passer le stade de "l'écumage" est déjà un exploit. Enfin votre manuscrit est jugé sur votre synopsis ou sur une à deux pages de votre premier chapitre. J'ai lu un article à ce sujet qui avançait qu'un.e jeune auteur.trice a autant de chance de se faire publier que de gagner au loto!
Ces éléments aident à relativiser mais n'atténuent en rien la déception d'un refus, d'autant que certaines ME sont peu délicates.
Pour exemple, j'ai récemment relancé quelques ME pour lesquelles je n'avais aucune réponse depuis près de 6 mois ( auparavant j'avais vérifié les délais de réponse indiqués sur leur site ) l'une d'elle m'a répondue, un stagiaire, du moins je l'espère compte tenu des fautes présentes dans son mail, que l'équipe éditoriale a changé lorsque j'ai envoyé mon mail et de ce fait, ils ont perdu mon manuscrit. Sincèrement je ne sais pas quoi en penser, et ça remet en doute le sérieux que je présumais à cette ME.
Bref, choisir d'être auteur.trice c'est aussi accepter son lot de difficultés, c'est d'autant plus gratifiant lorsque l'on atteint son but.
Keep the Faith :)
Honnêtement, c'est pas de la tarte ! À chaque refus je me demande si je ne me fourvoie pas complètement et pour qui je me prends d'espérer être publiée... J'essaie juste de la laisser passer, comme les autres émotions négatives 🙂
Eh bien, à titre personnel, je pense que les moments de découragements sont nombreux. C'est un peu comme une vague, c'est fluctuant et généralement, c'est lié à un sentiment de non légitimité. Plus concrètement, pour mon premier roman, j'ai reçu plus de quinze refus. Et à chacune de ces réponses, j'avais la sensation que ma confiance en moi se faisait grignoter un peu plus. L'envie d'abandonner, et le constat qui tournait dans ma tête "tu n'es pas faites pour ça, laisse tomber". Et lorsqu'enfin une réponse positive est arrivée, finalement...rien n'a changé ! Parce que quoiqu'il arrive, il y a toujours des raisons qui nous poussent à penser que notre travail est nul. Les ventes qui ne décollent pas, un mauvais retour, un avis mitigé et j'en passe ! Je pense que le travail d'auteur.ice est une perpétuelle remise en question, couplée à un syndrome de l'imposteur qu'il faut tenter de réduire au silence.
Pour ma part, j'aime l'excitation qui rôde autour de l'attente de retours de ME. Ce sentiment d'excitation quand on regarde la page de mails charger (pour au final la retrouver vide^^), ces rares fois où nous sommes en contact avec une ME : même si c'est pour un refus. Je ne cesse de me dire à chaque fois : je suis dans le GAME ! Et pour y être, il faut avoir quelque chose à proposer ! Et c'est à ce moment (ou plutôt le lendemain, car en vérité sur le moment je mange plutôt mes émotions (ou je les bois ?🙄😶), donc je disais c'est là que je réalise que j'ai écrit un livre ! J'ai quelque chose à proposer et rien que cela pour moi c'est énorme !
Et ensuite, je relativise en me disant que lorsque je deviendrais une auteure à succès qui vend des milliers de livres, j'aurais un tas de manuscrits en attente d'être édités^^🤓
Je nuancerai juste mes propos. Je suis en train d'écrire roman 3 et aucun n'est publié à ce jour. Cependant pour mon premier roman, j'ai reçu un contrat d'édition d'une maison d'édition Lilloise (que j'ai refusé de signer car la clause d'exclusivité me bloquait), pour être ensuite approchée par les éditions Harlequin avec qui j'ai eu quelques échanges pour au final ne pas aboutir car ils étaient à la recherche de one shot et pas de sagas en deux tomes (surtout pour les auteurs inconnus). Je pense que ces échanges m'ont donné une confiance en moi, comme un aval que oui je pouvais jouer dans ce monde là. J'ignore si mon mood serait le même sans cela...