Simetierre, ou comment développer de nouvelles phobies
Dernière mise à jour : 8 juin

L'hiver est la saison idéale pour se lancer dans la lecture de ce roman glacial. En toute transparence, je ne me considère pas comme étant une grande lectrice de polars, thrillers ou bien même de livres horrifiques. J’ai même tendance à vouloir me réfugier constamment dans le même genre littéraire : la fantasy.
Pourtant, lorsque l'hiver approche, je suis toujours prise d’une envie soudaine de sortir de ma zone de confort. Armée d’un plaid chauffant, de grosses chaussettes et d’un thé pomme cannelle, j’ai pour habitude, à cette période de l’année, de me lancer dans la lecture d’un livre réputé pour les insomnies qu’il provoque chez ses lecteurs.
Il y a deux ans, j’avais opté pour L’appel du Cthulhu de H. P. Lovecraft et l’année suivante pour Cosmologie de monstre de Shaun Hamill. Le mois dernier, mon cœur s’est penché sur Simetierre de Stephen King. Ayant déjà lu sa duologie Dôme, je n’avais jamais osé, jusqu’ici, franchir le pas vers ses livres d’horreurs.
Je vous fais le topo !
Louis Creed, un jeune médecin de Chicago, vient s’installer avec sa famille à Ludlow, petite bourgade du Maine. Leur voisin, le vieux Jud Crandall, les emmène visiter le pittoresque « simetierre » où des générations d’enfants ont enterré leurs animaux familiers. Mais, au-delà de ce « simetierre », tout au fond de la forêt, se trouvent les terres sacrées des Indiens, lieu interdit qui séduit pourtant par ses monstrueuses promesses.
Attention !
Les deux livres que je mentionne dans ce post sont très similaires et contiennent tous les deux des triggers warning assez violents. Ces romans évoquent tous les deux la perte d’un proche de manière prématurée ainsi que les conséquences du deuil sur le mental.
Voilà mon avis sincère...
Que l’on aime ou non Stephen King, on est obligés de reconnaitre que cet auteur sait comment rendre certains de ses chapitres inoubliables. J’ai lu Dôme il y a cinq ans et j’ai encore plusieurs images en tête de ce livre, marquées au fer rouge dans mon esprit.
Pour Simetierre, on va suivre l’histoire de cette famille qui emménage dans une nouvelle maison, avec pour espoir de repartir à zéro. On sent dès les premières pages que le couple est soudé mais à fleur de peau. On se demande très vite s’ils vont avoir la force d’affronter les évènements que ce lieu leur réserve. Les premiers chapitres se veulent rapides et concis, nous sommes directement plongés dans une atmosphère lourde et mystérieuse et nous comprenons très vite que les personnages principaux n’ont pas emménagé au meilleur endroit pour faire grandir leurs enfants.
J’ai beaucoup aimé découvrir le quotidien des Creed, découvrir leurs personnalités et leurs traumatismes du passé. Pour ce qui est des frissons, j’ai également été très surprise par certaines scènes. Après certains passages, je dois admettre que j’ai eu du mal à éteindre ma lampe de chevet.
En revanche, si je devais reprocher quelque chose à ce livre, c’est sa longueur. De nature volatile, il m’arrive de m’impatienter lorsqu’une histoire s’éternise. Alors que certains ne peuvent s’empêcher de lire la dernière ligne de leur livre, pour ma part, j’ai la fâcheuse tendance à lire en diagonale et c’est ce que j’ai fait pour les derniers chapitres. Le livre fait quasiment 700 pages et j’ai eu la sensation qu’il aurait pu en faire 400. Dès la seconde partie du roman, j’avais l’impression de savoir déjà tout et pourtant il restait encore la moitié à lire.
Pour les dernières scènes, on peut ressentir l’adrénaline des personnages, on se rend compte que tout s’accélère dans leurs têtes et je m’attendais à ce que le rythme de l’histoire devienne de plus en plus soutenu également. Seulement voilà, l’auteur est resté fidèle à son écriture très détaillée du début à la fin et je me suis sentie comme forcée de lire encore et encore avant d’être achevée par le fin mot de l’histoire.
Cette fin, justement, m’a beaucoup chamboulée. J’étais persuadée avoir deviné ce qui allait se passer mais King avait imaginé bien pire. Il n’a aucune pitié pour ses personnages et c’est cela qui est génial, il a cette facilité pour mettre en forme les pires scénarios possibles.
Prochaine étape : Misery ! Puisque nous parlons de PAL, si vous avez déjà lu Simetierre et que vous l’avez adoré, je ne peux que vous conseiller HEX de Thomas Olde Helvet.